Comprendre les cycles économiques et leurs effets sur le marché de l’emploi revient à prévoir les conditions météorologiques et leur impact sur l’agriculture. La connaissance des phases cycliques – expansion, pic, contraction et creux – constitue un outil puissant pour prévoir les tendances du chômage. Les marées montantes de l’économie font souvent grimper les taux d’emploi, tandis que les récessions agissent comme des sécheresses sur les paysages de l’emploi, parsemant les opportunités et semant les graines du chômage. La reconnaissance courante de ces cycles dote les chefs d’entreprise de la clairvoyance nécessaire à la planification stratégique de la main-d’œuvre et à l’élaboration des politiques.
Les crises et leur impact sur le marché de l’emploi aux USA
L’analyse statistique brosse un tableau saisissant de ces corrélations. Aux USA, les données du Bureau of Labor Statistics indiquent que durant la phase d’expansion de 2010 à 2019 qui a suivi la grande récession, le taux de chômage aux États-Unis a régulièrement baissé, passant de 9,8 % à 3,5 %. Les entreprises prospèrent dans de tels climats, la demande de main-d’œuvre augmente et les marchés de l’emploi se resserrent, ce qui stimule souvent la croissance des salaires. Dans cette phase, les entreprises ont tendance à investir plus agressivement dans les talents, ce qui entraîne un cycle vertueux de croissance économique et d’opportunités d’emploi.
À l’inverse, les phases de contraction sont synonymes de difficultés pour la main-d’œuvre qui se demande quelles sont les causes du chômage conjoncturel. Prenons l’exemple de la forte récession économique déclenchée par la pandémie de 2020, où le taux de chômage aux États-Unis a grimpé en flèche pour atteindre 14,8 % en avril de cette année-là. Les entreprises passent rapidement de l’acquisition de talents à la réduction des coûts. Les licenciements et le gel des embauches deviennent monnaie courante, car les entreprises se préparent à une baisse de leurs revenus. La chute de la demande des consommateurs exacerbe la situation, entraînant de nouvelles suppressions d’emplois – ce qui témoigne de l’effet domino observé au cours de ces cycles.
L’adaptation des entreprises selon la conjoncture économique
Les avis d’experts soulignent le rôle stratégique des pratiques commerciales adaptatives lors de ces fluctuations. Tout comme un marin habile ajuste ses voiles en fonction des vents changeants, les entreprises agiles font pivoter leurs stratégies en réponse aux changements économiques. Elles peuvent se concentrer sur la réduction des effectifs grâce à l’optimisation des processus en période de ralentissement, ou sur l’innovation et l’expansion lorsque les vents économiques sont favorables. Les professionnels des ressources humaines et des opérations qui peuvent anticiper les changements de cycle et donner des conseils sur les ajustements appropriés de la main-d’œuvre deviennent des atouts inestimables.
En outre, l’essor de la gig economy a ajouté une couche de complexité à cette analyse. Le marché de l’emploi du XXIe siècle ne suit plus strictement les flux et reflux de l’emploi traditionnel à temps plein. Les freelances et les entrepreneurs indépendants forment un paysage de l’emploi plus nuancé. Ce segment de la main-d’œuvre connaît souvent une hausse en période de ralentissement économique, car les entreprises recherchent des solutions de recrutement flexibles. Cependant, cette main-d’œuvre ne dispose pas des filets de sécurité de l’emploi traditionnel, ce qui rend les fluctuations économiques plus périlleuses à gérer.
Se diversifier pour être moins impacté
La diversification est le mot d’ordre des entreprises pour surmonter les cycles économiques. Tout comme les investisseurs répartissent leurs paris entre les différentes classes d’actifs pour atténuer les risques, les entreprises peuvent diversifier leur vivier de talents entre les travailleurs principaux et périphériques. Les employés principaux sont retenus et développés pour leur valeur à long terme et leur contribution à la culture de l’entreprise. Les travailleurs périphériques, tels que les entrepreneurs et les travailleurs à temps partiel, offrent des tampons flexibles, en augmentant ou en diminuant la charge de travail en fonction des variations causées par les changements économiques.
En fin de compte, l’art de naviguer dans les cycles économiques exige un mélange de sagesse, de timing et d’adaptabilité. Les entreprises qui élaborent des plans de main-d’œuvre solides, fondés sur des données et sensibles aux nuances des changements économiques, seront mieux à même de gérer les tendances du chômage. Les chefs d’entreprise sont donc bien avisés de garder un œil attentif sur les indicateurs économiques, d’intégrer des modalités de travail flexibles et d’investir dans le développement des employés. Ces mesures renforcent la résilience et l’agilité, permettant aux entreprises non seulement de survivre, mais aussi de prospérer au milieu des flux et reflux des marées économiques sans cesse dynamiques.