Se loger fait partie des besoins essentiels, ce qui fait de l’immobilier un secteur plus qu’indispensable. Ainsi, la stabilité des prix du logement est importante puisque tout le monde ne peut se permettre de s’offrir un bien immobilier. Bien sûr, d’une ville à une autre, la situation du logement varie. A Bordeaux, une baisse des prix de l’immobilier a été remarquée depuis peu et soulève de nombreuses questions. Que représente cette baisse de prix ? En quoi est-elle vraiment intéressante ? Va-t-elle durer ? Pour répondre à ces questions, notre rédaction a choisi de décrypter le phénomène.
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Pourquoi cette baisse de prix fait-elle autant parler ?
Eh bien, la baisse de prix fait autant parler pour la simple raison que c’est la première fois en l’espace de 24 mois que la ville de Bordeaux enregistre une baisse de prix de son secteur immobilier. Selon les estimations des professionnels de ce secteur, cette baisse est de 0,7 %. Un chiffre qui, à première vue, semble faible, mais représente en réalité une proportion non négligeable si l’on se rappelle des précédents liés à l’acquisition de biens immobiliers.
En effet, dans ce secteur, la ville de Bordeaux a toujours été l’une des villes les plus chères de France dans le contexte de l’achat. En moyenne, le mètre carré bordelais coûte 3600 euros, ce qui a placé cette ville en seconde place, juste derrière la capitale : Paris (qui est la ville la plus chère avec un peu plus de 9200 euros/ mètre carré). L’autre fait historique qui contribue à alimenter ce buzz est que ces dernières années à Bordeaux, les prix de l’immobilier n’ont cessé d’augmenter, qu’il s’agisse de maison neuve ou vieille, ou encore d’appartement neuf ou vieux. Sur les vingt dernières années, les Bordelais ont assisté à une augmentation des prix de plus de 240%.
Une autre raison explique pourquoi cette baisse de prix surprend autant le marché bordelais. Il s’agit du niveau actuel des prix dans les autres villes de France. Sur la même période, Paris, Nice, Montpellier, Marseille, Lyon et même Strasbourg ont enregistré de légères hausses de prix.
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Quelles sont les causes de cette baisse de prix ?
Il est important de comprendre l’origine de cette baisse soudaine de prix. Elle serait étroitement liée à deux principaux facteurs.
Le premier facteur n’est autre que la conséquence directe de la flambée des prix connue par la ville de Bordeaux ces derniers mois. Cette augmentation a fini par avoir à l’usure l’intérêt qu’ont les gros investisseurs de ce secteur. Ils se sont alors sentis obligés d’appuyer sur le frein en termes d’investissements. Les statistiques révèlent d’ailleurs une légère baisse du taux de la rentabilité moyenne brute qui se situe actuellement à 3,7 %.
Le second facteur est la réaction des demandeurs de biens immobiliers anciens. Face aux prix un peu trop élevés pour eux, les Bordelais ont dû se résoudre à réduire momentanément leurs ardeurs. Une baisse de la demande a poussé beaucoup de vendeurs à revoir leurs prix à la baisse afin d’attirer un peu de clientèle.
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Pourquoi faut-il être prudent avec ces chiffres ?
Il s’agit d’une baisse de prix qui vient peut-être à point nommé pour soulager les acheteurs, mais qu’il faut tout de même prendre avec des pincettes.
Premièrement, il faut bien comprendre les nuances occultées par ces chiffres. Cette baisse de prix concerne beaucoup plus l’achat de biens immobiliers. Quand on regarde de plus près, on constate que les chiffres concernant la location ont, quant à eux, stagné si bien qu’on retrouve toujours le mètre carré à 13 euros (en location). Ceci montre clairement que pour ceux qui louent, rien n’a changé au niveau des dépenses.
Quand on regarde plus attentivement, on constate que cette baisse de prix à Bordeaux n’est observée que sur les « anciens biens immobiliers ». Les prix des biens immobiliers neufs continuent de suivre une progression régulière. Et selon les spécialistes, cette hausse de prix ne devrait être ni freinée ni stoppée.
Ensuite, rien ne permet de prédire que cette baisse de prix va effectivement perdurer dans le temps. Les chiffres qui l’illustrent sont ceux qui s’inscrivent dans le cadre du dernier exercice trimestriel global du secteur. Il va donc falloir être prudent et vérifier si cette baisse de prix est maintenue le mois prochain , voire le trimestre prochain. C’est seulement après qu’on pourra établir des projections et des hypothèses pour se préparer à une nouvelle donne économique.
La troisième raison qui incite à la prudence est l’avis des professionnels du secteur. Qu’elles soient physiques ou en ligne, les agences de vente immobilière constatent que la légère baisse de prix n’a pas entraîné un effet boomerang immédiat. Bien qu’à Bordeaux, il y ait souvent une grosse demande, cette fois-ci les acheteurs ne se sont pas empressés de réaliser l’opération malgré la baisse des prix. Cette réaction peut s’expliquer de deux manières :
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Soit les acheteurs trouvent que les prix sont toujours aussi onéreux, malgré leur légère baisse du mois dernier ;
- Soit ces acheteurs sont en observation et espèrent assister à une nouvelle baisse de prix qui serait décisive et les inciterait à acheter avant que les prix ne remontent.
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Et dans un futur proche ?
Cette diminution de prix de l’immobilier ancien va-t-elle se perpétrer dans les mois à venir ? Est-il possible que d’autres pans du secteur de l’immobilier soient gagnés par cette réduction ? Rien ne laisse présager que ces deux hypothèses vont se vérifier. D’ailleurs, les professionnels sont optimistes dans ce sens.
Dans le cas de l’immobilier neuf, il semble presque évident que les prix vont continuer par grimper. L’hypothèse est fortement appuyée quand on remarque qu’il y a de nombreux chantiers, pas encore terminés, qui ont déjà trouvé preneur. Et cela peut s’expliquer par la nature des acheteurs :
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très peu de Bordelais dans le lot ;
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beaucoup plus d’investisseurs ;
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de nombreux acheteurs qui viennent de Paris (et qui voient en Bordeaux une ville de repos).
Quant à l’immobilier ancien, l’évolution ou non de la baisse des prix va être surveillée vu que cela pourrait avoir des effets plus ou moins significatifs sur la demande. Si cette baisse de prix se poursuit sur plusieurs mois, on aurait par exemple de plus en plus d’acheteurs de biens neufs qui pourraient se tourner vers les biens anciens en vue de les rénover plus tard.
Que faut-il retenir ?
Après analyse, on comprend aisément que cette baisse de prix à Bordeaux est positive. Mais, elle doit être relativisée en raison des caprices du secteur immobilier. Les acheteurs vont devoir ouvrir l’œil et se tenir prêts pour saisir la moindre occasion si cette diminution de prix est maintenue. Cela amène alors à se poser d’autres questions : une baisse de prix qui stagne fera-t-elle l’affaire des vendeurs ? Ne seront-ils pas tentés de surévaluer les prix afin de garder intact leur taux de rentabilité ?